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Modernisation avancée des services du greffe à l’horizon 2025 : enjeux, innovations et trajectoire opérationnelle

À l’heure où la transformation numérique des administrations françaises s’accélère, la modernisation des services du greffe se présente comme un projet stratégique, à la fois pour renforcer la qualité du service public et pour soutenir l’activité économique des entreprises. L’enjeu dépasse la simple dématérialisation des procédures , il s’agit de repenser en profondeur les processus, l’architecture des systèmes d’information, la sécurité des échanges et l’expérience utilisateur. À travers un décryptage rigoureux des textes législatifs, des attentes des usagers et des défis internes, cet article propose une vue d’ensemble des grands chantiers planifiés d’ici 2025, en s’appuyant sur des cas concrets, des statistiques actuelles et une feuille de route opérationnelle claire.

Après avoir posé le contexte réglementaire et politique qui sous-tend cette ambition, nous dresserons un diagnostic précis du fonctionnement antérieur des greffes pour identifier les points de blocage majeurs. La partie centrale décryptera les principaux projets en cours de déploiement : de la dématérialisation intégrale à l’intégration de l’intelligence artificielle, en passant par la blockchain, l’interopérabilité des données et l’amélioration de l’UX. Nous détaillerons également la gouvernance, la répartition des financements et le rôle des différents acteurs, avant d’aborder les impacts attendus et les risques à anticiper. Enfin, une feuille de route chiffrée et pragmatique jalonnera l’avancement jusqu’à 2025, ouvrant sur les perspectives à plus long terme.

Contexte et enjeux de la modernisation des services du greffe

Pressions réglementaires et politiques publiques

La modernisation des greffes s’inscrit dans un cadre législatif dense. La loi n° 2018-493 dite « ESSOC » (pour un État au service d’une société de confiance) et la loi n° 2019-486 « PACTE » ont explicitement inscrit la dématérialisation des démarches au cœur de la simplification administrative. Par ailleurs, les directives européennes RAMPP (Renforcement des moyens de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme) imposent un niveau de sécurisation et de transparence inédit pour les registres du commerce et des sociétés. Au plan national, le Plan France Relance a alloué 35 M€ à la chancellerie pour accélérer les projets numériques et atteindre un objectif de 100 % des procédures disponibles en ligne d’ici fin 2022.

Le décret n° 2020-1364 du 16 novembre 2020 formalise les exigences de délais et de qualité de service, en fixant notamment une délivrance d’extrait de Kbis numérique sous 48 heures au lieu de 5–7 jours ouvrés. Pour mesurer l’avancée du chantier, la feuille de route numérique de la chancellerie prévoit des rapports trimestriels détaillés, comparables à ceux publiés en Allemagne par le Bundesamt für Justiz et en Espagne par le Registro Mercantil Central. Ces comparatifs montrent que la France accuse en 2020 un retard de 6 à 8 points de satisfaction utilisateur par rapport à Berlin et Madrid, mais creuse l’écart sur l’interconnexion avec d’autres registres publics.

Attentes et usages des usagers (entreprises, notaires, avocats…)

Selon l’enquête QualiGREFFE 2021, 78 % des entreprises se déclarent globalement satisfaites de l’offre de services en ligne, mais pointent en priorité les délais de traitement (cités par 62 % des répondants) et la clarté des procédures (45 %). Les notaires et avocats, acteurs majeurs du circuit, réclament des interfaces plus intuitives, capable de s’intégrer directement dans leurs ERP ou leurs logiciels de comptabilité. L’utilisation d’API REST dédiées à la récupération automatisée de données de registre s’impose désormais comme un standard attendu.

La crise sanitaire a achevé de convaincre les derniers réfractaires : le pic de demandes à distance enregistré au printemps 2020 a représenté une hausse de 150 % du trafic sur Infogreffe en moins de deux semaines. L’émergence du « smartphone first » se traduit par près de 30 % des connexions mobiles pour accéder aux téléservices 24/7 mis en place depuis fin 2020, confirmant l’importance d’une interface web responsive et d’un système d’authentification robuste via FranceConnect.

Enjeux internes à l’institution (organisation, culture, coûts)

Le poids du papier demeure un défi structurel. En 2019, les greffes ont traité plus de 12 millions de dossiers physiques, soit 3 000 tonnes de documents à archiver, pour un coût global estimé à 18 M€ par an. Chaque dossier papier génère en moyenne 1,8 euro de frais de stockage et de manutention, sans compter les coûts indirects liés à la recherche manuelle et à la reconstitution des archives.

Sur le plan humain, les greffiers gèrent en moyenne 42 dossiers par jour, alors que l’objectif ministériel pour 2022 vise 60 dossiers grâce à l’automatisation partielle des tâches administratives. Les risques liés à la sécurité des données et à la conformité RGPD imposent par ailleurs un renforcement des procédures internes : formation aux bonnes pratiques, désignation de référents « données » dans chaque service et mise en place de chartes de confidentialité renforcées.

Diagnostic du fonctionnement des greffes avant 2021

Panorama des systèmes d’information existants

Jusqu’en 2020, la plateforme Infogreffe cohabitait avec plusieurs applications locales datant des années 1990, développées en COBOL et Oracle. Ces systèmes historiques, bien que robustes sur la fiabilité des transactions de base, souffraient d’une absence totale d’API, rendant impossible une interconnexion fluide avec d’autres services publics ou privés. Face à l’urgence, certains greffes ont mis en place des solutions de contournement, comme des scripts d’exportation CSV, mais la maintenance restait problématique.

Le greffe de Lyon illustre ces difficultés : entre 2018 et 2020, près de 40 % des dossiers dématérialisés ont été abandonnés en cours de traitement, selon un audit interne. Les causes principales identifiées étaient des erreurs de remontée des données et un manque de fiabilité des interfaces web locales, provoquant frustration et surcharge de support client.

Processus métiers et points de douleur

Le processus de dépôt traditionnel devait recevoir les documents par courrier ou e-mail, puis procéder à un scannage manuel, suivi d’une saisie dans le système central. Chaque étape introduisait un risque d’erreur : noms mal transcrits, numéros SIRET mal capturés, incohérences de montage de dossier. Les contrôles en cascade, souvent répartis sur plusieurs services, rallongeaient le circuit, avec un risque d’enchevêtrement lorsqu’un dossier était incomplet.

Pour les extraits de Kbis, le circuit de validation comportait jusqu’à cinq niveaux de vérification, entraînant en moyenne 10 jours ouvrés de délai. Face à une erreur, l’entreprise pouvait déposer un recours contentieux, entraînant de nouveaux délais et un surcoût qui pèsent négativement sur la confiance envers le service public.

Organisation humaine et budget actuel

La répartition géographique des greffiers est marquée par une forte densité dans les zones urbaines : Paris concentre à elle seule 18 % des effectifs, alors que les greffes ruraux peinent à recruter, avec un taux de vacance de poste de 12 %. Les budgets de fonctionnement varient de 1 M€ pour les plus petits greffes à près de 15 M€ pour Paris, avec un coût unitaire moyen d’une immatriculation estimé à 45 euros, contre un revenu de 25 euros facturés à l’usager.

Entre 2018 et 2020, plusieurs expérimentations ont tenté de pallier ces déséquilibres (notamment un pilote de dépôt numérique en Nouvelle-Aquitaine), mais les bilans soulignent une difficulté majeure : sans évolution simultanée de l’organisation et de la culture interne, les gains technologiques restent limités.

Les grands projets de modernisation à horizon 2025

Dématérialisation intégrale et plateforme unique

L’objectif « zéro papier » prend forme autour du portail « MonGreffe », une plateforme intégrée qui permet le dépôt, le contrôle et la délivrance en ligne d’un extrait Kbis signé électroniquement. L’architecture cible repose sur une approche micro-services, avec des API REST pour chaque composant métier : dépôt de dossier, authentification, workflow de validation et émission de documents.

La phase pilote, lancée fin 2021 sur trois greffes régionaux, a testé une maquette UX associée à des tutoriels vidéo interactifs. Les premiers retours indiquent une réduction de 25 % du temps de constitution des dossiers par rapport à l’ancienne interface Infogreffe, et une adoption graduelle des fonctionnalités avancées telles que la complétion automatique des données SIREN.

Intelligence artificielle et automatisation des contrôles

Pour accélérer l’examen des pièces, un moteur OCR/NLP a été intégré afin d’extraire automatiquement les mentions obligatoires du RCS (nom, forme juridique, capital social). Cette solution permet de réduire de 50 % le temps de saisie manuelle et d’améliorer la détection des anomalies, grâce à un scoring prédictif qui signale les risques de fraude ou d’incohérence structurelle.

Au greffe de Bordeaux, le prototype IA lancé début 2022 a constaté une baisse de 30 % du temps de traitement des dossiers Kbis et une diminution de 40 % des retours pour compléments. L’expérimentation fait désormais l’objet d’un déploiement progressif sur l’ensemble de la Nouvelle-Aquitaine, avec une montée en charge prévue pour mi-2023.

Blockchain pour la traçabilité et la confiance

L’usage de la blockchain vise à fournir une preuve d’existence et d’intégrité des actes déposés. Dans la région Sud-Provence, une expérimentation a mis en place un réseau décentralisé entre cinq greffes, assurant l’horodatage immuable des documents. Les résultats montrent une infalsifiabilité des horodatages et une baisse de 20 % des contentieux liés à la preuve d’un dépôt, malgré des limites actuelles sur la montée en charge (temps de confirmation d’une transaction avoisinant 30 secondes).

L’adoption plus large nécessitera de dimensionner la solution, d’optimiser la gouvernance des nœuds blockchain et de définir un cadre juridique pour la force probante des blocs dans le registre officiel.

Interopérabilité et partenariats de données

L’un des piliers de la modernisation réside dans la création de connecteurs fiables entre le greffe et les organismes partenaires : INPI pour les marques, URSSAF pour l’attestation de vigilance, DGFiP pour la récupération automatique des comptes annuels déposés. Le projet API-Greffe repose sur un protocole OAuth2, garantissant une authentification sécurisée et un consentement explicite de l’usager.

Cette mutualisation des flux permet d’éliminer les ressaisies et d’assurer la cohérence des informations entre les plateformes. Les premiers tests montrent une réduction de 70 % des erreurs d’adressage et un gain de 15 % en temps de traitement global lorsqu’un dossier mobilise plusieurs partenaires.

Expérience utilisateur (UX) et support en temps réel

La refonte des interfaces met l’accent sur un parcours simplifié, guidé et progressif. Des chatbots dotés de règles métiers et d’IA permettent un support 24/7, capable de répondre aux questions fréquentes sur la constitution de dossier ou le suivi de statut. Une FAQ dynamique, alimentée par les interactions utilisateurs, se met à jour en continu pour anticiper les besoins.

Pour mesurer la performance du support, un indicateur Net Promoter Score (NPS) a été intégré. Les premières campagnes de sondage ont indiqué un NPS de +35 pour le canal chat, contre +12 pour le support téléphonique traditionnel. L’objectif pour 2025 est d’atteindre un taux de résolution au premier contact de 80 %.

Cybersécurité, confidentialité et conformité RGPD

La sécurité des données est assurée par un audit ISO 27001 réalisé en 2021, suivi d’un plan de remédiation couvrant les vulnérabilités critiques. Des tests d’intrusion biannuels sont programmés pour valider l’efficacité des mesures. La gouvernance des données personnelles intègre un registre des traitements et des politiques d’archivage électronique légalement opposables, avec un horodatage certifié.

En cas de violation, une procédure de réponse rapide a été formalisée, incluant la notification à la CNIL sous 72 heures et la prise en charge des usagers concernés. Les exercices de simulation de crise sont organisés chaque semestre pour tester la réactivité de la cellule de crise interne.

Formation, conduite du changement et culture numérique

La réussite du projet passe par un plan de formation étendu à tous les greffiers. Depuis 2022, des modules e-learning et des ateliers pratiques sont dispensés, conduisant à la certification « greffier numérique ». Chaque greffe dispose d’ambassadeurs digitaux chargés d’accompagner leurs collègues et de relayer les bonnes pratiques.

L’intranet a été reconfiguré en plateforme collaborative, centralisant les ressources méthodologiques, les retours d’expérience et les kits de communication interne. Des indicateurs de montée en compétence (test de connaissances, retour terrain) sont collectés mensuellement pour ajuster le déploiement des formations.

Gouvernance, financement et acteurs clés

Pilotage national et territorial

La chancellerie assure le pilotage stratégique via la DGSIP (Direction générale des systèmes d’information et de la modernisation) et collabore avec la DGFIP pour les volets financiers. Des comités de pilotage nationaux se réunissent chaque trimestre, tandis que des comités techniques régionaux coordonnent le déploiement local et assurent la remontée des problématiques spécifiques.

Au niveau territorial, chaque tribunal de commerce dispose d’un référent projet, assurant la cohérence entre la roadmap nationale et les réalités du terrain. Ces instances de concertation incluent également des représentants d’usagers (entreprises, professions réglementées) pour garantir l’adéquation des solutions.

Modèles de financement et partenariats public-privé

Le financement repose sur une combinaison de crédits État (70 %), de fonds européens (FEDER, 20 %) et de contributions directes des greffes (10 %). Pour l’infrastructure Infogreffe, un partenariat public-privé (PPP) a été conclu avec un consortium piloté par Sopra Steria, incluant la maintenance et l’évolution de la plateforme jusqu’en 2028.

Les appels d’offres intègrent désormais des clauses d’innovation, incitant les prestataires à proposer des briques modulaires réutilisables et des services à valeur ajoutée, tels que l’analyse prédictive ou la gestion avancée des priorités de traitement.

Rôle des prestataires et des startups

Les grands intégrateurs (Atos, Capgemini, Sopra Steria) interviennent sur la partie infrastructure et migration des systèmes existants, tandis que des éditeurs de solutions blockchain et IA se positionnent sur des périmètres plus ciblés. Les hackathons et appels à projets lancés depuis 2021 ont permis de repérer une trentaine de startups spécialisées, dont certaines ont déjà intégré des pilotes au greffe de Rennes ou de Marseille.

Un laboratoire d’innovation juridique, porté par la chancellerie, structure ces expérimentations et accélère le passage à l’échelle des prototypes validés, en fournissant un cadre contractuel allégé et des crédits de test dédiés.

Mutualisation et communautés de pratiques

Des groupements de greffes pilotes se sont constitués en Île-de-France et en Nouvelle-Aquitaine pour partager retours d’expérience et composants logiciels. Une première bibliothèque de micro-services (authentification, OCR, signature électronique) est mise à disposition de l’ensemble des greffes, favorisant la cohérence technique et des gains de coût estimés à 15 % sur les projets mutualisés.

Ces communautés se réunissent tous les mois lors de « webinars » et alimentent progressivement un référentiel de bonnes pratiques, favorisant l’émergence d’une culture numérique partagée.

Impacts attendus et défis à relever

Gains de productivité et réduction des délais

Les simulations budgétaires réalisées en début de projet indiquent une diminution de 35 % du coût unitaire d’une immatriculation, passant de 45 € à 29 €. Grâce à la dématérialisation complète et à l’automatisation des contrôles, l’objectif de délivrance d’un extrait Kbis en 48 heures sera atteint, voire dépassé, avec des pics à 24 heures pour 80 % des cas standards.

Ces gains de productivité devraient permettre de redéployer les greffiers vers des tâches à plus forte valeur ajoutée, telles que la lutte contre la fraude documentaire ou l’accompagnement juridique des entreprises en difficulté.

Amélioration de la qualité de service et de la transparence

La mise à disposition d’un tableau de bord public, actualisé en temps réel, offrira une visibilité sans précédent sur les indicateurs clés : taux d’erreur, délais moyens, taux de satisfaction. Cette transparence devrait renforcer la confiance des entreprises et servir d’« accélérateur d’investissement », en limitant les délais d’attente et les incertitudes administratives.

Par ailleurs, la traçabilité intégrale des échanges et la force probante des documents électroniques réduiront significativement le nombre de contentieux liés aux erreurs matérielles.

Enjeux juridiques et responsabilité

La transition vers la preuve électronique redéfinit le cadre de responsabilité entre le greffier et l’opérateur numérique. Le greffier demeure garant de la conformité du dossier, mais l’opérateur doit assurer la fiabilité technique et la sécurité des horodatages. Des ajustements législatifs seront nécessaires pour préciser le régime de preuve et encadrer les recours en cas d’acte mal horodaté ou de signature électronique contestée.

Des contentieux-tests sont déjà en cours, notamment sur la validité d’un extrait Kbis émis via blockchain, soulignant l’importance d’une cohérence juridique entre la technologie et le droit en vigueur.

Risques techniques et sécuritaires

La continuité de service est un défi majeur : en cas de panne de la plateforme Infogreffe, un plan de reprise d’activité (PRA) doit garantir la bascule sur un environnement de secours en moins de deux heures. La maturité des solutions IA et blockchain reste à confirmer, notamment sur la robustesse des algorithmes face à des attaques sophistiquées ou à des pics de charge extrêmes.

Le verrouillage technologique doit être évité en privilégiant des standards ouverts et des composants modifiables, afin de préserver la souveraineté numérique du service public.

Gouvernance humaine et acceptabilité

La résistance au changement, souvent citée comme frein principal, nécessite une communication transparente et des incentives adaptés : reconnaissance officielle des « champions du projet », valorisation des nouveaux rôles et perspectives de carrière. Le turnover des personnels peut être réduit en offrant des perspectives de montée en compétences et en associant systématiquement les greffiers aux choix technologiques.

Les stratégies d’adhésion incluent également des phases de test collaboratif, où les utilisateurs finaux sont impliqués pour co-construire les évolutions, créant ainsi un sentiment d’appropriation collective.

Feuille de route opérationnelle et indicateurs à horizon 2025

Jalons clés du déploiement

La trajectoire retenue s’articule en quatre phases distinctes : entre 2021 et 2022, les proof of concept IA et blockchain ont validé les architectures cibles et lancé la mise à niveau des infrastructures. En 2023, les pilotes régionaux ont permis de tester l’échelle moyenne, d’ajuster l’UX et d’affiner les connecteurs interservices. L’année 2024 marque le déploiement national de MonGreffe, accompagné d’une formation massive et d’un plan de communication ciblé. Enfin, 2025 sera consacré au bilan global, à l’optimisation des processus et à l’ouverture des perspectives post-2025, notamment sur le volet « Greffe-as-a-Service ».

Méthodologie projet et suivi agile

L’organisation en sprints de trois semaines, avec des livrables intermédiaires validés par un comité « sprint demo », garantit une prise en compte rapide des retours terrain. Un cycle de feedback continu, intégré via un dispositif de tests utilisateurs permanents, permet d’ajuster prioritairement les fonctionnalités à plus forte valeur ajoutée. Cette approche agile est soutenue par des indicateurs de performance projet (burn-down chart, vélocité) pour anticiper les éventuels retards et arbitrer les priorités.

Tableau de bord et KPI

Les indicateurs clés de suivi incluent : le taux de dématérialisation (objectif 100 %), le délai moyen de délivrance (48 h), le taux de satisfaction usager (NPS ≥ +30), le taux d’incidents de sécurité (≤ 0,1 %), et le nombre de formations réalisées (2 000 certifications annuelles). Un reporting mensuel alimente un tableau de bord accessible à la chancellerie, aux greffes et aux partenaires institutionnels.

Scénarios de pilotage et plans B

Pour chaque risque majeur identifié (dérapage budgétaire, résistance, incident de sécurité), un plan de contingence est formalisé. Par exemple, en cas de retard de la plateforme MonGreffe, une solution de continuité hybride mixant dépôt dématérialisé et traitements manuels renforcés est prévue pour maintenir le service sans rupture. Ces plans B incluent des graduations d’alerte et des arbitrages clairs sur les priorités fonctionnelles.

Perspectives au-delà de 2025 : vers un greffe intelligent et axé données

Au-delà de 2025, l’ambition est d’évoluer vers un véritable « Greffe-as-a-Service », offrant un écosystème d’APIs ouvertes, permettant aux entreprises et aux développeurs de bâtir des services à valeur ajoutée directement connectés au registre du commerce. La montée en puissance de l’IA prédictive permettra d’anticiper les difficultés financières des sociétés, en identifiant les signaux faibles dans les dépôts de comptes ou les évolutions de gouvernance, pour proposer des mesures d’accompagnement préventif.

La gouvernance data-driven, associée à un entrepôt de données unifié, ouvrira la voie à des analyses statistiques avancées, favorisant l’élaboration de politiques publiques plus ciblées et l’optimisation des ressources judiciaires. Les greffiers seront repositionnés en tant qu’analystes et conseillers, co-pilotes d’une administration proactive, digitale et résolument tournée vers l’efficience et la confiance.

Le chantier engagé jusqu’en 2025 constitue une première étape majeure. Les enseignements tirés, les infrastructures déployées et les compétences acquises offriront le socle nécessaire pour bâtir progressivement un service public numérique à la pointe, capable de s’adapter en continu aux évolutions technologiques et aux exigences des usagers. Cette transformation est un levier puissant de modernisation de l’État, réaffirmant le rôle du service public comme moteur d’innovation et de soutien à l’économie.

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