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Optimiser les formalités pour une augmentation de capital au RCS

Dans un environnement économique de plus en plus concurrentiel, l’augmentation de capital se positionne comme un levier stratégique majeur pour les entreprises désireuses de renforcer leurs fonds propres, d’améliorer leur crédibilité financière et d’accélérer leur développement. Qu’il s’agisse d’une PME familiale souhaitant sécuriser son plan de transmission ou d’une start-up innovante en quête de croissance rapide à l’international, la réussite de cette opération dépend d’une parfaite maîtrise des étapes juridiques et administratives, notamment au Registre du commerce et des sociétés (RCS).

Ce guide détaillé vise à fournir aux dirigeants et à leurs conseils un panorama exhaustif des formalités à accomplir pour mener à bien une augmentation de capital au RCS. À travers une analyse pointue des enjeux stratégiques, une description précise de l’organisation interne, la constitution du dossier au greffe, le contrôle du tribunal de commerce et la publicité légale, nous aborderons également les suites comptables, fiscales et opérationnelles indispensables pour sécuriser l’opération. Illustrations chiffrées, études de cas concrètes et retours d’expérience par des experts du juriste au greffier viennent étayer chaque étape, pour offrir un véritable manuel d’exécution à même de guider pas à pas les entreprises, quelle que soit leur forme sociale.

Cadre stratégique et juridique de l’augmentation de capital

Objectifs et enjeux

Relever les fonds propres par une augmentation de capital permet en premier lieu de consolider la solvabilité de l’entreprise, ce qui se traduit par un renforcement immédiat des ratios financiers. Prenons l’exemple d’une PME qui procède à une augmentation de 100 000 €. Si son fonds de roulement net global était initialement de 200 000 €, et ses dettes financières de 150 000 €, l’apport porterait son ratio d’endettement net (dettes financières/fonds propres) de 0,75 à 0,43, soit une amélioration de plus de 40 %. Autant dire qu’un tel impact ne passe pas inaperçu auprès des banques et des fournisseurs.

Au-delà des chiffres, ce renforcement financier soutient la crédibilité de l’entreprise face aux partenaires stratégiques. Un dirigeant de PME bretonne, spécialisé dans l’agroalimentaire, relate comment une levée de fonds de 150 000 € lui a ouvert l’accès à un consortium bancaire prêt à financer son projet d’export vers l’Asie. Sans cette garantie de solvabilité accrue, les négociations auraient été beaucoup plus longues, voire infructueuses.

Effets sur la gouvernance et la répartition du pouvoir

Une augmentation de capital influe directement sur la structure décisionnelle de l’entreprise. La création de nouvelles actions ou parts sociales entraîne mécaniquement une dilution des droits de vote des associés ou actionnaires existants. Dans une SAS, cette dilution peut être atténuée grâce à des mécanismes de protection comme les actions de préférence ou les pactes d’associés, tandis qu’en SARL, la rigidité du formalisme statutaire limite souvent les marges de manœuvre.

Pour illustrer ce point, comparons deux scénarios : une SAS à capital initial de 100 000 € divisée en 10 000 actions de 10 € et une SARL au même capital en 1 000 parts sociales de 100 €. Lorsque la SAS émet 5 000 actions nouvelles, chaque actionnaire ancien voit sa proportion passer de 10 % à 6,7 % du capital, mais peut souscrire à des actions préférentielles lui garantissant un droit de vote majoré, préservant ainsi son influence. En SARL, la création de 500 parts nouvelles dilue directement tous les associés, sans possibilité de pondérer les droits de vote, à moins de modifier les statuts dans des conditions souvent contraires au principe d’égalité entre associés.

Contraintes légales et limites statutaires

Chaque forme juridique est soumise à des minima et maxima de capital social, ainsi qu’à des clauses statutaires spécifiques. En SA, le capital social minimum est de 37 000 €, tandis qu’en SAS et SARL, aucun montant plancher n’est imposé, mais la loi requiert tout de même un capital adéquat au développement de l’activité. Pour une SCI, l’apport en nature peut exiger la mise en place d’une sûreté hypothécaire si celui-ci porte sur un immeuble.

Par ailleurs, les statuts doivent impérativement mentionner le délai de jouissance des actions nouvelles, généralement fixé à la date de souscription ou de libération effective du capital. Cette clause garantit une égalité de traitement entre anciens et nouveaux titulaires de droits, conformément à l’article L.225-135 du Code de commerce pour les SA, et à l’article L.227-1 pour les SAS.

Typologie des augmentations de capital

Apport en numéraire

L’apport en numéraire demeure la forme la plus répandue d’augmentation de capital. Il suit un calendrier standard : décision de l’organe compétent, ouverture d’un compte bloqué auprès d’un établissement bancaire, émission d’une attestation de dépôt des fonds, libération minimale (au moins 25 % à la souscription en SA), puis mise à disposition du capital après immatriculation.

Une convention-type de dépôt des fonds peut être utilisée pour sécuriser l’opération. Celle-ci précise notamment l’identité des souscripteurs, le montant versé et les conditions de déblocage. À l’issue de l’immatriculation au greffe, la banque adresse à la société une attestation de dépôt des fonds, essentielle pour la constitution du dossier RCS.

Apport en nature

L’apport en nature implique la remise d’un bien autre que de l’argent : matériel, brevet, fonds de commerce, etc. Le rapport du commissaire aux apports est alors obligatoire, quel que soit le montant de l’apport en SA ou SAS, et au-delà de 30 000 € en SARL/EURL. Sa mission consiste à évaluer de manière indépendante la valeur de l’actif afin de protéger les associés contre toute sous-évaluation volontaire.

Pour sécuriser l’opération, une check-list des risques doit être établie : qualité juridique du bien, titre de propriété, absence de charges ou de sûretés, risques fiscaux en cas de plus-value. En cas de sous-évaluation ou d’omission, le commissaire risque une responsabilité civile et pénale, d’où l’importance d’une mission documentée et d’un rapport exhaustif.

Compensation de créances

L’opération de compensation de créances permet à un créancier associé de convertir sa créance en titres de la société. Les conditions de forme sont strictes : la créance doit être certaine, liquide et exigible, et la décision d’augmenter le capital doit mentionner explicitement le montant de la créance compensée. Les statuts doivent intégrer cette modalité avec précision pour éviter toute contestation ultérieure.

Cette technique présente des opportunités financières (gain de trésorerie immédiat pour la société) mais comporte aussi des pièges. Par exemple, une créance litigieuse ou conditionnelle ne peut pas être compensée (article L.225-214 du Code de commerce), sous peine de voir l’opération annulée pour non-respect des mentions légales.

Organisation de l’opération en interne

Rôle des organes sociaux

Le choix de l’organe compétent dépend de la forme sociale et des délégations prévues. En SA, c’est l’assemblée générale extraordinaire qui statue obligatoirement, tandis qu’en SAS, les statuts peuvent confier cette compétence au président ou au conseil d’administration. La réunion peut se tenir physiquement ou en visioconférence depuis la loi Pacte, à condition d’en respecter les modalités de convocation et de vote.

Dans une SAS agile, il est courant d’insérer en statut une clause de convocation rapide, autorisant le président à réunir l’AGE avec un préavis minimal de 3 jours. Cette flexibilité est particulièrement appréciée dans les opérations d’urgence pour sécuriser une levée de fonds stratégique.

Rédaction et envoi des convocations

Les convocations doivent contenir les mentions légales obligatoires : date, lieu de la réunion, ordre du jour détaillé (précisant l’augmentation de capital), et modalités de participation. En SARL, le délai légal est de 15 jours avant l’assemblée, tandis qu’en SAS, il peut être réduit à 8 jours si les statuts le prévoient expressément. L’envoi s’effectue généralement par lettre recommandée ou email certifié pour assurer une preuve de réception inviolable.

Un modèle de lettre recommandée inclut toujours l’attestation de remise au porteur, la mention du mode de scrutin (à main levée, à bulletin secret), ainsi que la liste des pièces jointes indispensables, telles que le projet de résolution et le rapport du commissaire aux apports s’il y a lieu.

Conditions de quorum et de majorité

Dispositions légales vs clauses statutaires renforcées

Le quorum et la majorité requis pour valider une augmentation de capital varient fortement selon la forme juridique. En SA, l’AGE doit réunir au moins la moitié du capital en première convocation, et un tiers en seconde, avec une majorité des deux tiers des voix exprimées. En SARL, les associés représentant plus de la moitié des parts sociales en première convocation, et un tiers en seconde, votent à la majorité simple. Les SAS offrent la plus grande souplesse, permettant de définir librement ces seuils dans les statuts, parfois jusqu’à une majorité des trois quarts.

Instituer des clauses statutaires renforcées peut sécuriser l’opération en évitant des contestations ultérieures, notamment en imposant, pour certaines résolutions sensibles, une double majorité croisée (capital et nombre d’associés).

Votes et procès-verbal

Le procès-verbal doit reprendre de façon précise l’identité des participants, les modalités de vote, le résultat chiffré des voix pour et contre, ainsi que la décision d’augmenter le capital précisant le montant, la forme et les modalités de libération. Un extrait type de PV est souvent annexé au dossier RCS pour garantir la clarté de la procédure.

La conservation des procès-verbaux et de leurs annexes dans un registre spécial est impérative. À la moindre contestation d’associé, il constitue la preuve juridique de la régularité de l’opération et peut faire obstacle à toute annulation judiciaire.

Constitution du dossier de formalités au RCS

Liste détaillée des pièces à produire

Le dossier à déposer au greffe comporte notamment : les statuts mis à jour intégrant la nouvelle répartition du capital, l’attestation de souscription et de libération des actions ou parts sociales, le rapport du commissaire aux apports le cas échéant, et l’attestation bancaire de versement des fonds. Chaque document doit être daté et signé par les organes compétents.

Particularités selon la forme sociale

En SARL/EURL, il convient de vérifier le respect des plafonds de capital si l’apport en numéraire dépasse certains seuils et d’inclure dans les statuts la mention du caractère libératoire ou non des apports. Dans les SAS/SA, la mention de l’origine des fonds est obligatoire pour lutter contre le blanchiment. Pour les SCI, tout apport en nature d’immeuble doit être accompagné d’une formalité hypothécaire, avec publication au service de la publicité foncière.

Formats et signatures

Le greffe exige généralement des fichiers PDF signés électroniquement ou manuscrits puis scannés. Depuis l’ordonnance du 12 novembre 2020, la signature électronique qualifiée fait foi, à condition d’être horodatée et d’utiliser une solution reconnue (Certinomis, DocuSign…). Le coût unitaire varie entre 10 et 30 € par signature, un investissement modeste pour sécuriser juridiquement l’ensemble du dossier.

Dépôt et contrôle par le greffe du tribunal de commerce

Procédure de dépôt en ligne (Infogreffe)

Le dépôt se fait via la plateforme Infogreffe : création ou connexion à l’espace professionnel, saisie des informations sur la société, téléversement des pièces, paiement des frais de greffe (en moyenne 200 €). Les délais de traitement oscillent entre 24 h et 5 jours ouvrés selon la charge du greffe.

Les statistiques du ministère de la Justice indiquent un taux de rejet moyen de 12 % pour les dossiers d’augmentation de capital, principalement à cause d’un PV incomplet ou d’une attestation bancaire erronée.

Vérifications opérées par le greffier

Le greffier contrôle la conformité des mentions statutaires, la validité des signatures, le respect des délais de convocation et des règles de quorum. Toute anomalie donne lieu à une demande de pièces complémentaires, souvent notifiée sous 48 h, avec un délai de réponse court pour éviter le dessaisissement du greffe.

Rejets et recours

Parmi les motifs fréquents de rejet figurent l’absence d’attestation bancaire, un PV daté avant la décision d’AGE, ou l’omission de mentions statutaires. La régularisation s’effectue généralement dans les 7 jours, moyennant de nouveaux frais de dépôt (environ 80 €). En cas de refus persistant, la voie du référé-injonction au président du TGI peut être envisagée pour obtenir l’enregistrement provisoire.

Publication légale et mise à jour de l’extrait K-bis

Obligation de publicité

L’annonce légale doit paraître dans un journal habilité du département du siège social sous 30 jours suivant l’inscription modificative. Les mentions obligatoires comprennent l’identité de la société, le montant du capital avant et après augmentation, et la date de la décision. Les tarifs moyens varient de 150 € à 250 € selon le département.

Mise à jour du K-bis

Dès que le greffe enregistre l’augmentation, l’extrait K-bis est mis à jour. La date de prise d’effet correspond à la date d’enregistrement. Pour l’entreprise, cela signifie une actualisation immédiate auprès des banques et des autorités contractantes, essentielle pour répondre à des appels d’offres ou renégocier des facilités de trésorerie.

Suites opérationnelles et déclaratives

Libération et inscription en comptabilité

La libération intégrale du capital ouvre le droit à inscription des écritures comptables correspondantes : débit du compte banque, crédit du compte capital social et prime d’émission le cas échéant. Un modèle de journal d’opérations diverses facilite la bonne tenue et l’auditabilité ultérieure. Parallèlement, le budget et les prévisions de trésorerie sont mis à jour pour refléter l’impact de l’apport sur la liquidité.

Déclarations fiscales et sociales

La société doit déposer la déclaration 2759 pour le paiement des droits d’enregistrement (0,1 % du montant libéré au-delà de 23 000 €) dans le mois suivant l’assemblée. Elle informe également l’administration fiscale et l’URSSAF de la modification du capital pour actualiser les bases de calcul des cotisations et des taxes.

Information des tiers

Outre les partenaires bancaires, il est crucial de notifier aux clients clés et aux fournisseurs stratégiques la nouvelle structure de capital, souvent via un communiqué de presse ou une mise à jour sur le site internet. Les contrats existants peuvent nécessiter une clause de révision des garanties ou des engagements bancaires, afin d’éviter tout litige sur les conditions financières.

Perspectives et recommandations pour sécuriser l’augmentation de capital

Envisager une augmentation de capital suppose d’anticiper dès les premières réflexions l’ensemble des implications juridiques, fiscales et opérationnelles. Il est recommandé de mobiliser un comité de pilotage interne associant la direction financière, le service juridique et, si besoin, un cabinet spécialisé pour orchestrer chaque étape avec rigueur. L’adoption d’outils digitaux – coffre-fort numérique, plateforme de signature électronique, logiciel de gestion de projet – garantit une traçabilité optimale et réduit significativement les délais.

Enfin, la transparence envers les associés et les partenaires, via des sessions d’information et des rapports synthétiques, consolide la confiance et limite les risques de contestation. Intégrer une clause de governance adaptée, notamment en SAS, permet de préserver l’équilibre des pouvoirs et de faciliter les prochaines levées de fonds. Au-delà de l’aspect procédural, une analyse post-opérationnelle, mesurant l’impact sur les indicateurs clés de performance et sur la stratégie de croissance, constituera un gage de maturité financière et d’attractivité pour de futurs investisseurs.

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